A deux doigts d'être SDF

Et voilà, ce qui devait arriver arriva.

A force de dire et répéter que j'étais une future SDF, à force de dire et répéter que j'avais de la chance de payer un loyer si bas (enfin, tout est relatif), et bien ça y est, j'ai trouvé hier dans ma boîte aux lettres un courrier du notaire de ma proprio, m'informant que le bail étant arrivé à échéance le 14 avril, elle souhaitait le renouveler, avec une augmentation de ... 70%. Et oui, rien que ça, on passe de 10,000 HKD (l'équivalent de 1,000 euros) à 17,000 HKD. Hum, là je crois que ça va pas être possible.

Petite explication : j'ai négocié le bail dans une période morose pour Hong Kong. Après la rétrocession à la Chine, après la crise financière asiatique, qui avaient déjà bien sapé l'économie locale, on était en plein dans la période du SARS, et la région était une "zone sinistrée". Hong Kong était presque en quarantaine à l'époque. L'aéroport était vide, les hôtels étaient vides, tous comme les restaurants, bars etc ... Et évidemment l'immobilier était au plus bas. Alors pas très difficile de chipoter sur le prix, et de voir le propriétaire accepter un loyer de 10,000 HKD pour un 700 et quelques square feet (ce qui après déduction des parties communes - les couloirs sont larges dans ma résidence - revient à peu près à 50 m2), en plein centre-ville, dans une résidence avec piscine, salle de sports, centre commercial en bas de l'immeuble, et métro à 5 minutes. Objectivement, je pense que quelques mois plus tôt, c'est à dire avant le SARS (en fait je crois que je devrais dire le SRAS en français), elle n'aurait pas accepté en-dessous de 12 ou 13,000 HKD.

Et puis bon, le SARS/SRAS est passé, l'économie chinoise est en plein boom (encore et toujours), et entraîne avec elle celle de Hong Kong, non seulement par le biais des sociétés de trading comme la mienne qui aident à faire le lien entre la Chine continentale et le reste du monde (même s'il est de plus en plus facile de travailler en direct avec les usines chinoises), mais aussi et surtout parce que les Chinois continentaux débarquent en force à Hong Kong.

Ils viennent plus facilement en vacances dans notre bonne vieille ville : le gouvernement chinois, pour aider Hong Kong à remonter la pente après l'épisode du SRAS, a autorisé pour certaines villes les visas pour voyage individuel, alors qu'auparavant seuls les voyages en groupe étaient autorisés. Une forte partie des touristes qui trainent dans nos rues sont maintenant des Chinois, et ils en profitent pour dépenser. Beaucoup. (N'en déplaise aux locaux qui jugent très mal les manières de leurs voisins, et s'offusquent de les voir "s'approprier" la ville - comment on appelle le racisme envers les personnes de la même race ?)

Ils investissent également ici. Certains entrepreneurs chinois ont très bien réussi, sont riches à millions, et n'hésitent pas à investir dans des appartements à Hong Kong.

Et apparemment ils ont raison, les prix de l'immobilier s'envolent. Il suffit d'acheter un appartement, de le revendre quelques mois plus tard, pour se faire un joli bénéfice.

Alors évidemment, considérant que j'avais déjà un loyer bon marché, et que les prix de l'immobilier se sont envolés depuis, pas étonnant que la proprio souhaite augmenter le prix. Bon, 70%, ça me semble un peu excessif, et ça ne m'arrange pas. Et c'est bien évidemment autorisé à Hong Kong, c'est ça aussi les joies de l'économie de marché. Ici, pas de réglementation quant à l'augmentation des prix. Chacun fait comme il le veut. Dans mon "malheur", la loi a quand même prévu que je puisse négocier un bail temporaire, pour un maximum d'un an, qui me permet de rester dans les lieux avec le loyer d'origine, le temps pour moi de retrouver un autre logement. Enfin, c'est ce que j'ai crû comprendre de mes recherches sur internet, j'espère que les services du logement me le confirmeront.

Bon de toute façon, j'envisageais de partir.

50 m2 pour moi toute seule, c'est bien. 50 m2 pour deux adultes, ça passe encore. 50 m2 avec un bébé, c'est beaucoup moins pratique, surtout étant donné la configuration des lieux : une chambre principale avec juste la place pour un lit 1 personne et demie ; une seconde chambre qui me sert de dressing / débarras avec l'armoire, la commode, et tout ce que je ne peux pas mettre ailleurs ; une petite salle de séjour que je devrais transformer en dressing / débarras au cas où la seconde chambre deviendrait chambre de bébé, et là, ça me convient pas trop (on entre directement dans la salle de séjour, alors l'étalage des vêtements, valises etc ... dès l'arrivée, je trouve ça moyen).

Par contre, ça m'oblige à me remuer les fesses pour trouver une solution. A prendre des décisions. Comme où accoucher par exemple ? A Hong Kong, où je suis suivie depuis le début de la grossesse, ville que je connais et où j'ai mes "racines" en Asie ? Ou bien à Singapour (ou Sydney, ou Toronto), ville dans laquelle Petit Chaton travaillera peut-être au moment de l'accouchement ? Ou encore à Manille, là où habitent les parents de Petit Chaton (je dois les appeler comment, Vieille Chatte et Vieux Chat ?), et où Petit Chaton prendra demeure pour quelques mois si les projets à Singapour, Sydney ou Toronto tombent à l'eau ?

Et grande question, est-ce que les autorités locales accepteront que je vienne accoucher dans leur pays ?

L'expatriation, par moment, c'est moins facile que ça n'en a l'air. Après s'être perdu dans les méandres des administrations étrangères, on regarde différemment les immigrés lorsqu'on retourne dans notre pays d'origine.

J'ai déjà fait les recherches sur Singapour, ils ne veulent a priori pas de moi et de mon gros ventre, sauf éventuellement si Petit Chaton et moi sommes mariés (ce qui n'est pas envisageable à l'heure actuelle).

Il semble que ce soit un peu plus facile aux Philippines (à confirmer cependant).

Il semble également que les Australiens accordent des visas au concubin, à condition de prouver la vie commune (euh, on habite pas ensemble Petit Chaton et moi), ou bien d'avoir des enfants ensemble (Yes !!! Merci Chatounot). De là à penser qu'ils accepteraient que je vienne accoucher chez eux ... A voir.

Pour le Canada, je n'ai pas encore regardé, en fait je me lasse de passer mon temps libre sur les sites d'immigration (immigration.gov. ph / immigration.gov.au / quel est le prochain ?). Je rêve d'un monde sans frontière, sans visa et sans service d'immigration.

Et j'aimerais pouvoir profiter de mes derniers moments de liberté (c'est à dire avant l'arrivée de Bébé) en toute sérénité. Oui, je suis égoïste, mais je me dis que j'en prends pour une vingtaine d'années (pitié, ne sois pas un nouveau Tanguy, mon Chatounot), alors les derniers mois avant son arrivée, ils sont pour moi uniquement.

De retour...

Re:

Re: De retour...

Eh ben !